Annexe 5.1 - Spécificités pour les associations
Quelles sont les particularités du Bilan Carbone® pour une organisation type association ?
La méthode Bilan Carbone® s'exprime selon 3 niveaux de maturité et formule des exigences adaptées aux ressources et besoins de chacun des niveaux de maturité.
La méthode Bilan Carbone® recommande de suivre le Niveau Initial pour une organisation type association.
L'annexe ci-dessous vise à donner un aperçu des spécificités et adaptations recommandées pour le Bilan Carbone® d'une association. Les critères font l'objet d'un simple rappel, chacune des exigences étant préalablement détaillée dans la méthode via une sous-section dédiée.
Pilotage
Implication hiérarchique : critère A1
ℹ️ Critère A1 : Un coordinateur ou une coordinatrice est nommée.e en interne. Il ou elle pilote la démarche, puis est responsable de la construction, mise en oeuvre et suivi du plan de transition. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Ce critère s’applique bien aux associations, mais doit prendre en compte les particularités de ce type de structure. Les associations, souvent de petite taille et avec des ressources limitées, ont également une gouvernance spécifique, impliquant des salariés, des élus, et des bénévoles. Ainsi, pour assurer une démarche Bilan Carbone efficace, il est recommandé d’organiser une équipe dédiée au sein de l'association, en fonction de sa capacité :
Idéalement :
Un Groupe de Travail (GT) interne constitué de bénévoles actifs et/ou de salariés de l’association. Ces parties prenantes volontaires s’intègrent selon leur niveau d’acculturation aux enjeux carbones.
Un.e ou plusieurs coordinateur.ices au sein de ce GT
Un membre du Conseil d'Administration (CA) référent
Alternativement :
L'association peut s'appuyer sur une ressource externalisée formée au Bilan Carbone®. Cela peut-être l’expert-comptable de l’association s'il est formé, ou un consultant expert carbone.
Un.e coordinateur.ice interne à l’association
Un membre du Conseil d'Administration (CA) référent
Cela souligne l’adaptation nécessaire aux particularités structurelles et aux ressources disponibles pour une association.
Formation de l'organisation : critère B1
ℹ️ Critère B1 : La personne ou l'équipe chargée opérationnellement du bilan (interne ou externe) est formée à la méthode Bilan Carbone®. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Pour les associations, ce critère est applicable si le coordinateur désigné (cf. Critère A1) possède déjà une formation à la méthode Bilan Carbone®. Si ce n’est pas le cas, l’association peut faire appel à une ressource externe qualifiée pour réaliser ce bilan, ou former en interne le coordinateur ou la coordinatrice, qui pilote la démarche.
Dans le cas d'une formation interne, deux options sont envisageables :
Idéalement :
Module de formation complet : il permet d’acquérir les compétences nécessaires pour mener de façon autonome et complète un Bilan Carbone®.
Alternativement :
Module simplifié : il permet une montée en compétences plus accessible pour réaliser une autoévaluation ou autodiagnostic, appelé empreinte carbone simplifié. Le module est structuré en chapitres qui doivent être suivis à chaque étape de la démarche pour assurer une progression continue.
Quel que soit le choix, deux modules préalables sont recommandés
Module de sensibilisation en amont sur les enjeux carbone & climat, en prérequis.
Module d'introduction aux implications des formations ci-dessus. Il permet d’évaluer les attentes et le niveau d’engagement nécessaire pour la formation, par rapport aux ressources disponibles dans l’association. Il peut servir de filtre sur la motivation et la capacité des apprenants à s’engager dans une formation approfondie ou simplifiée.
⏳[WIP] L'ABC et ses partenaires de formation travaillent à proposer cet ensemble de nouveaux modules de formation, pris en charge financièrement pour les acteurs associatifs, correspondants aux différentes parties de la démarche Bilan Carbone®, et s'adressant à différents types d'acteurs de la transition.
Conformité des outils : critère C1
ℹ️ Critère C1 : Le Bilan Carbone® est réalisé avec les outils de l'ABC (logiciel ou tableur Bilan Carbone®), ou, à défaut, par un outil conforme à la méthode Bilan Carbone®. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
⏳[WIP] L'ABC et ses partenaires travaillent à proposer un accès au logiciel Bilan Carbone®, spécifique aux associations (tant sur les spécificités méthodologiques mentionnées dans cette annexe, que sur une utilisation de l'outil adaptée aux acteurs associatifs).
Renouvellement du Bilan Carbone® : critère D1
ℹ️ Critère D1 : Le renouvellement s'effectue a minima tous les 4 ans. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Pour les associations disposant de ressources limitées, il est important de rappeler que la philosophie du Bilan Carbone® recommande de prioriser l’allocation de ces ressources à la mise en œuvre des actions concrètes plutôt qu’à un renouvellement trop fréquent de l’analyse complète. Le suivi des résultats reste toutefois essentiel ; il peut se faire via un petit nombre d’indicateurs bien choisis (cf. Critère S1), afin d'ajuster les actions en fonction des résultats. Certains recalculs partiels peuvent être pertinents pour mesurer l’évolution des émissions les plus significatives.
ℹ️ Pratique recommandée pour les associations : il est conseillé de se faire accompagner par un prestataire pour son premier Bilan Carbone® (en lien avec le critère A1). Ce prestataire joue un rôle de facilitateur pendant la démarche, permettant à l’association de se familiariser avec la méthode tout en bénéficiant d’un accompagnement opérationnel. Il est ensuite recommandée de suivre une formation à l’issue de la démarche visant à l’autonomiser (en lien avec le critère B1). L'association peut ensuite internaliser la démarche lors du renouvellement de son Bilan Carbone® (en lien avec le critère D1).
Périmètre
Périmètre opérationnel : critère E1
ℹ️ Critère E1 : Le bilan doit prendre en compte toutes les émissions directes et entre 80% et 100% des émissions indirectes de l'organisation. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Pour une association, le respect du périmètre défini par le critère E1 est essentiel, avec une attention particulière portée aux émissions indirectes. Celles-ci constituent souvent la part la plus importante des émissions d’un acteur associatif.
La nomenclature des postes d'émissions reste identique. En plus de cela, afin d'affiner l'analyse et de faciliter l’identification des leviers d’action, il est conseillé de subdiviser le périmètre en trois sous-catégories :
Périmètre Interne : source d'émissions générées par les activités propres à l’association, incluant celles des salariés.
Périmètre Bénévoles : source d'émissions liés aux activités des élus et bénévoles de l'association.
Périmètre Bénéficiaires : source d'émissions liées aux bénéficiaires des services de l’association.
🔎 La nomenclature des postes d'émissions convient à tous les types d'organisations, y compris les associations. Il est possible de personnaliser la terminologie des postes pour une meilleure compréhension au sein de l'association. Par exemple, pour le poste « Déplacements de personnes », les sous-postes peuvent être adaptés de la manière suivante :
Déplacements domicile travail ≈ Déplacements des salariés et bénévoles entre leur domicile et l'association.
Déplacements professionnels ≈ Déplacements des salariés et bénévoles dans le cadre des activités associatives.
Déplacements visiteurs ≈ Déplacements des visiteurs et bénéficiaires.
Identification des sources d'émissions : critère F1
ℹ️ Critère F1 : L'identification des sources d'émissions doit se faire via une cartographie des flux. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
En cohérence avec le périmètre opérationnel défini dans le critère E1, la nomenclature des postes d'émissions reste identique. Pour faciliter l'identification des sources d'émissions de l'association, quelques exemples courants des activités associatives sont donnés ci-dessous :
Poste Energie : de nombreuses associations consomment de l'énergie, pour l'électricité ou le chauffage, ou d'autres besoins dans leurs locaux et sites.
Poste Autres émissions directes : certaines associations possèdent des équipements de climatisation ou de production de froid, susceptibles de générer des fuites de fluides réfrigérants. Quelques activités associatives notamment celles agricoles (fermes de réinsertion, AMAP, jardins partagés, associations d'agroécologie, etc.) peuvent engendrer des émissions directes. Les activités industrielles (garages solidaires, ateliers de réparations vélos, fablabs, sites de fabrication alimentaire, sites de compostage, etc.) peuvent également avoir des émissions liées aux process (réactions chimiques, fuites de gaz spéciaux).
Poste Intrants biens et matières : de nombreuses associations utilisent des intrants matériels (achats, dons, prêts, mises à disposition), qu'ils s'agissent de matières premières, ou de produits finis. Ceux-ci peuvent être neufs, ou en seconde vie (réemployés, reconditionnés, réparés, recyclés). Les aliments destinés au repas des collaborateurs entrent également dans cette catégorie.
Poste Intrants services : de nombreuses associations s'appuient sur des services extérieurs (prestations, mécénats de compétences, etc.). Les usages numériques de l'association entrent également dans cette catégorie.
Poste Fret : quelques activités associatives génèrent des flux de transport de marchandises, en particulier pour l'importation des Intrants biens et matières. Plus rarement du transport interne de marchandises entre plusieurs sites de l'association, ou d’acheminement vers les bénéficiaires
Poste Déplacements : de nombreuses activités associatives impliquent des déplacements de personnes. Notamment des collaborateurs (salariés, élus, bénévoles) entre leur domicile et l'association, ou bien dans le cadre de leurs activités associatives. De nombreuses activités associatives impliquent également des flux de déplacements de visiteurs ou bénéficiaires (pour des évènements, activités culturelles, sportives, sociales, solidaires, etc.)
Poste Déchets directs : de nombreuses activités associatives génèrent des déchets qui sont collectés et traités.
Poste Immobilisations : de nombreuses activités associatives utilisent des biens immobilisés (bâtiments, véhicules, équipements informatiques) par ses collaborateurs (salariés, élus, bénévoles).
Poste Utilisation : de nombreuses associations ayant des bénéficiaires fournissent des biens (ressourcerie, dons de produits alimentaires, de matériel médical, etc.), ou des services (cours, activités, animation de réseaux, etc.), ce qui constitue une source d'émissions liée à l'usage.
Poste Fin de vie : Les quelques associations qui distribuent des biens matériels anticipent dans ce poste le traitement en fin de vie de ces biens.
⏳[WIP] Pour information, un schéma exemple d'une cartographie des flux adaptée pour une association sera prochainement inséré ici.
Identification des risques physiques et de transition : critère G1
ℹ️ Critère G1 : L'organisation identifie les différents risques liés au changement climatique (risques physiques, risques de transition). Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
L'association peut s'appuyer en annexe sur une liste des potentiels risques physiques et de transition pouvant affecter leurs activités et leur mission, tout en identifiant des opportunités pour réduire leur vulnérabilité :
Risques physiques : Certaines associations, particulièrement celles avec des infrastructures ou des équipements, pourraient être exposées à des risques liés aux aléas climatiques (inondations, canicules, tempêtes). Il est donc crucial de les anticiper pour assurer la continuité des activités et la protection des bénéficiaires, des bénévoles et des ressources matérielles.
Risques de transition : La transition vers un modèle bas carbone peut aussi représenter des défis pour les associations. Cela inclut la gestion des coûts et des ressources nécessaires pour adapter leurs pratiques. Cependant, cela peut également représenter des opportunités pour renforcer leur engagement social et environnemental, attirer de nouveaux partenaires ou bénéficier de soutiens financiers conditionnés.
Dans le cadre de la mobilisation, un temps de débat et d'échange sur ces risques et les vulnérabilités de l'association peut être organisé.
S'il n'est donc pas demandé d'analyser de manière exhaustive les risques spécifiques portant sur les activités de l'association, trois réflexions sont prioritaires pour les associations :
Analyser les vulnérabilités économiques de l'association concernant sa dépendance aux financements. Elle peut pour cela quantifier la part que représente les dons financiers, subventions ou autres financements dans le budget de l'association. Il s'agit ensuit de qualifier leur provenance par typologie (collectivités territoriales, état, fondations d’entreprises, …) et de manière sectorielle (secteur à risque, secteur à fort impact carbone, secteur à faible impact carbone, etc.). Cela permettra de considérer cet indicateur en parallèle du Bilan Carbone® pour traiter de ces enjeux des financements.
Analyser les vulnérabilités de l'association concernant sa dépendance aux énergies fossiles. Elle peut pour cela s'intéresser à la part que représente les énergies fossiles dans son Bilan Carbone®, puis s'appuyer sur une simulation de la disponibilité des hydrocarbures.
Les associations qui animent un réseau d'acteurs (plaidoyer, animation, etc.) dans un secteur donné peuvent également s'intéresser à l’impact de leur influence ou de leur dépendance vis-à-vis des activités des membres du réseau. Des risques de transition portent sur les têtes de réseaux vis-à-vis des associations qu’elles accompagnent et des messages qu’elles portent.
Le critère G1 permet d'alimenter le plan d'actions en réponse à ces risques et opportunités.
Mobilisation
Cibles de la mobilisation : critère H1
ℹ️ Critère H1 : La mobilisation cible au moins les parties prenantes internes de l'organisation, c'est-à-dire l'équipe projet, les collaborateurs et la direction. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Concernant l'équipe projet et la direction : en accord avec le critère A1, cela désigne les parties prenantes internes à l'association qui se sont impliquées dans la démarche : groupe de travail interne, parties prenantes volontaires, coordinateur et élu référent.
Concernant les collaborateurs internes : dans un contexte associatif, les collaborateurs internes désignent non seulement les salariés mais aussi les bénévoles de l'association qui sont intéressés.
Messages de mobilisation : critère I1
ℹ️ Critère I1 : Les phases de mobilisation suivantes : sensibilisation et vulgarisation, responsabilisation, restitution et communication, interviennent au moins une fois dans la démarche. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Il est recommandé d'adapter les messages au contexte associatif, pour s'aligner sur les valeurs, le fonctionnement et la diversité des profils impliqués :
Sensibilisation et la vulgarisation : outre les messages de sensibilisation aux enjeux carbone & climat, il est essentiel de rappeler que les acteurs associatifs sont souvent attachés aux enjeux écologiques ou de justice sociale, et qu’il peut être difficile pour eux de réaliser qu'ils ont aussi un impact carbone. La sensibilisation doit souligner que la réduction des émissions de GES ne signifie pas de réduire l’activité associative elle-même — laquelle reste fondamentale pour la société — mais plutôt d’optimiser les pratiques pour minimiser l’impact environnemental.
Responsabilisation : les messages précisant les rôles de chacun dans le passage à l'action doivent être adaptés selon les différents profils (élus, bénévoles, bénéficiaires, salariés), et sur les marges de manœuvre de chacun au sein de l’association.
Coconstruction (facultative pour le Niveau Initial) : bien que cette phase soit optionnelle, il est souvent pertinent d’impliquer les bénévoles, salariés, et bénéficiaires dans la coconstruction du plan de transition. Ce vivier de parties prenantes est généralement aligné avec les valeurs de l’association et volontaire pour co-créer des solutions.
Restitution et communication : Cette phase reste globalement identique aux recommandations standards, en s’assurant toutefois que la communication interne est bien adaptée aux parties prenantes de l’association, et en privilégiant les messages porteurs de sens dans le contexte associatif.
⏳[WIP] L'ABC et ses partenaires travaillent à proposer en 2025 des guidelines sur la quantification des émissions évitées et séquestrées, ce qui permettrait notamment de mieux valorisation les actions associatives, en parallèle des émissions induites.
Etapes de mobilisation : critère J1
ℹ️ Critère J1 : Au moins une action de mobilisation intervient lors des étapes de lancement de la démarche, de restitution intermédiaire et de synthèse de la démarche. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Il n'y a d'adaptation spécifique pour une association sur le nombre d'actions de mobilisation ou sur les étapes concernées. Ainsi, trois actions de mobilisation sont à réaliser au cours de la démarche permettant d'impliquer les parties prenantes dans la démarche puis dans la mise en œuvre des actions. Deux actions supplémentaires sont optionnelles : une au lancement de la collecte des données, une en coconstruction du plan de transition.
ℹ️ L'organisation de la mobilisation doit articuler les critères H1, I1 et J1 de manière cohérente (cibles, messages, et étapes). L'ordre et le format de la mobilisation reste flexible. Pour une association, il est néanmoins fréquent et recommandé de suivre l'ordre indicatif suivant :
Sensibilisation & vulgarisation des enjeux carbone & climat : en lancement de la démarche, à destination de l'équipe projet et de l'élu référent. Détails.
Restitution & communication : lors de la restitution du profil GES, auprès de l'équipe projet et de l'élu référent Détails.
Restitution & communication des résultats, et responsabilisation autour des actions : en synthèse de la démarche, pour les collaborateurs internes intéressés. Détails.
Comptabilisation
ℹ️ Les critères de la méthode Bilan Carbone® liés à l'étape de comptabilisation sont conçus de manière généraliste et s'appliquent à toutes les organisations, indépendamment de leur taille, secteur d'activité ou profil, incluant donc les associations.
La méthode Bilan Carbone® n'a pas pour objectif d'expliciter les calculs particuliers ou conventions spécifiques aux différents secteurs ou profils d'organisation. Pour retrouver des conseils pratiques et clés d'application, l'association peut s'appuyer sur le Plan Carbone Général, qui propose notamment une approche sectorielle dédiée au secteur associatif.
Méthode de collecte des données : critère K1
ℹ️ Critère K1 : Toutes les méthodes de collecte des données d'activité sont acceptées. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
⏳[WIP] Il existe différents types de données d'activité : réelles, extrapolées, statistiques ou approchées. Pour permettre l'accès à des données extrapolées ou statistiques, l'ABC et ses partenaires travaillent actuellement à faciliter le partage et la mutualisation de données entre associations utilisatrices de la méthode. Cette initiative vise à fournir aux associations un accès à des données plus représentatives de leur secteur.
Ratios monétaires : critère L1
ℹ️ Critère L1 : La part d'émissions calculée via des facteurs d'émissions en ratios monétaires (spécifiques et non spécifiques) est restituée. L'utilisation de ratios monétaires non spécifiques est justifiée. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Les exigences du critère L1 s'appliquent aux associations de la même manière que pour les autres organisations, sans adaptation particulière. L'association doit avoir conscience des limites des ratios monétaires.
Incertitudes : critère M1
ℹ️ Critère M1 : L'organisation doit qualifier et quantifier les incertitudes pour l'ensemble des émissions directes et des émissions indirectes significatives du Bilan Carbone®. L'organisation détermine l'incertitude en associant une note à chaque donnée d'activité et facteur d'émission concernés. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Les exigences du critère M1 s'appliquent aux associations de la même manière que pour les autres organisations, sans adaptation particulière.
Profil d'émissions : critère N1
ℹ️ Critère N1 : Le profil d'émissions est présenté a minima selon la nomenclature du Bilan Carbone®. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
En lien avec les critères E1 et F1, qui recommandent d'adapter le périmètre opérationnel au profil associatif, il est également pertinent de présenter le profil d’émissions de l'association selon une nomenclature adaptée, en plus de la nomenclature standard du Bilan Carbone®. Ainsi, pour la restitution des résultats, il est intéressant de distinguer certains postes spécifiques au fonctionnement associatif, tels que les émissions liées aux bénévoles, aux bénéficiaires, et au fonctionnement courant de l’association. Cette approche offre une vision opérationnelle des contributions de chaque type de partie prenante aux émissions globales de l'association.
Plan de transition
Visions et objectifs : critère O1
ℹ️ Critère O1 : La vision de l'organisation est définie par un objectif moyen et long terme (horizon temporel 2030 et 2050), exprimés en valeur absolue, et en cohérence avec la stratégie nationale. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Pour construire cet objectif :
En règle général, il est recommandé pour les associations en France de définir un objectif cohérent avec l'objectif global de la SNBC, à savoir :
Réduire de 40 % les émissions de GES entre 1990 et 2030.
Diviser par 6 les émissions de GES entre 1990 et 2050. (cohérence avec les objectifs de la SNBC)
Si l'activité de l'association est assimilable à un secteur spécifique de la SNBC (transports, bâtiments, agriculture, forêt - bois, industrie, production d'énergie, ou gestion des déchets), elle peut s'appuyer sur les orientations sectorielles de la SNBC. Elle peut également s'appuyer sur les standards sectoriels type SBT.
Pour les associations en dehors de la France, les objectifs nationaux concernés sont à utiliser.
La projection d'un objectif de réduction permet à l'association de prendre la mesure des transformations nécessaires pour évoluer vers une société bas carbone.
Plan d'actions : critère P1
ℹ️ Critère P1 : Le plan de transition contient des actions immédiates, prioritaires et d'amélioration de la collecte. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Pour un premier plan d'actions, il est préconisé de prévoir une dizaine de fiches - actions opérationnelles. Cela permet de trouver un équilibre entre réalisme et efficacité, en concentrant les efforts sur la mise en œuvre réelle des actions plutôt que sur un plan trop vaste qui risquerait de rester théorique.
⏳[WIP] Il est pertinent de proposer et de sélectionner des actions à partir de retours d'expériences d'actions déjà mises en place par d'autres associations. Pour cela, l'ABC et ses partenaires travaillent actuellement à faciliter le partage et la mutualisation d'idées d'actions entre les associations utilisatrices de la méthode. Cette initiative vise à fournir des retours d'expériences adaptés et représentatifs du secteur associatif.
Quantification des actions : critère Q1
ℹ️ Critère Q1 : Un potentiel de réduction d'émissions global du plan de transition est évalué quantitativement. Les impacts de l'implémentation des actions sont évalués qualitativement. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
La quantification du potentiel de réduction compare les émissions du scénario de référence et du scénario où l'action est mise en place. Plusieurs recommandations :
Estimation quantitative : Pour le potentiel global de réduction, il est conseillé d’identifier les actions ayant le plus grand potentiel de réduction des émissions, car ce sont ces actions qui permettront d'avoir le bon ordre de grandeur du volume de réduction attendu. De plus, il est conseillé d'utiliser une approche par grandes catégories d'actions, en cumulant les impacts attendus sur des postes clés du profil d'émissions (par exemple : déplacements, énergie, intrants). Une méthode approximative mais représentative peut suffire à orienter efficacement les priorités.
Evaluation qualitative : Les autres indicateurs qualitatifs ne sont pas négligeables, notamment les ressources disponibles (moyens humains, financiers et matériels). Ils permettent de prioriser certaines actions lorsque leur quantification est plus complexe (actions avec des impacts indirects mais structurant, ou un potentiel de réduction faible mais mobilisateur, etc.)
Retours d’expériences : Dans le cadre des retours d’expériences mutualisés entre associations (voir Critère P1), il est utile de s’inspirer des potentiels de réduction déjà observés pour des actions similaires mises en place par d’autres structures associatives.
Intégration des co-bénéfices : Les associations, souvent engagées sur des thématiques sociales et environnementales, peuvent intégrer dans leur évaluation les co-bénéfices des actions (par exemple : sensibilisation accrue des bénéficiaires, amélioration des conditions de travail, réduction des coûts). Cela permet de démontrer une valeur ajoutée au-delà de la seule réduction des émissions.
Trajectoire bas carbone : critère R1
ℹ️ Critère R1 : La quantification du potentiel de réduction permet de construire une trajectoire en approche ascendante (dite bottom-up) sur 3-4 ans, soit la période de renouvellement du bilan. Elle justifie l'atteinte d'un objectif court terme (horizon du prochain bilan) cohérent avec l'objectif global. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Les exigences du critère R1 s'appliquent aux associations de la même manière que pour les autres organisations, sans adaptation particulière. Cela consiste concrètement à tracer une trajectoire sur les 4 prochaines années, basée sur la quantification des réduction d'émissions estimées selon le critère Q1, et sur les périodes de mise en œuvre des actions.
Suivi : critère S1
ℹ️ Critère S1 : Des indicateurs de suivi et de mise en œuvre des actions sont définis. Le suivi des indicateurs de performance (émissions significatives) entre chaque renouvellement de la démarche n'est pas imposé. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
Ces indicateurs sont des outils concrets pour les associations, utiles non seulement pour évaluer les progrès, mais aussi pour valoriser les actions menées et leurs résultats, tant en interne qu’à l'externe. Ils peuvent être mobilisés pour :
Inspirer et motiver les équipes internes (salariés, bénévoles, membres du CA).
Renforcer la crédibilité et la transparence auprès des parties prenantes externes (partenaires, financeurs, bénéficiaires).
Enfin, les indicateurs et les retours d’expérience peuvent enrichir la base d’actions partagées entre associations utilisatrices de la méthode, telle que mentionnée dans le critère P1.
Il est néanmoins essentiel d’identifier en amont les personnes ressources chargées du suivi des indicateurs. Ces personnes, souvent issues du noyau d’acteurs impliqués dès le début de la démarche (voir critère A1), peuvent inclure le coordinateur ou la coordinatrice interne, un salarié dédié, ou des bénévoles engagés à long terme. Pour garantir la continuité, il est conseillé d’en référer ponctuellement à l’élu du conseil d’administration référent, particulièrement en cas de rotation fréquente parmi les bénévoles.
ℹ️ Il est essentiel pour une association de s'engager dans des actions concrètes de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Cependant, il ne faut pas perdre de vue les autres indicateurs d'impact que les associations ont sur la société et la planète. L'indicateur carbone doit être considéré en parallèle de ces autres enjeux afin que les associations ne se concentrent pas exclusivement sur l'empreinte carbone, mais qu'elles aient une vue d'ensemble de leurs impacts positifs et négatifs.
L'association peut se référer à l'Annexe 7 - Ouverture aux autres indicateurs d'impacts.
[WIP] L'ABC et ses partenaires travaillent à proposer en 2025 des lignes directrices sur la quantification des émissions évitées et séquestrées, ce qui permettrait notamment de mieux valorisation les actions associatives, en parallèle des émissions induites. D'autres travaux viendront nourrir les discussions sur les enjeux liés aux limites planétaires, afin de garantir une approche plus globale et cohérente de l'impact environnemental des actions associatives.
Restitution
Livrables : critère T1
ℹ️ Critère T1 : L'ensemble des livrables de la démarche Bilan Carbone® est restitué à l'organisation. L'évaluation de ces livrables est volontaire. Le profil GES est déposé anonymement sur l'OCCF. Plus de détails ici.
Spécificités et adaptations recommandées pour une association :
La restitution des des livrables Bilan Carbone® doit se faire en interne par les personnes impliquées dans la démarche (voir critère A1). Ces livrables regroupent l'ensemble des informations permettant de documenter les résultats, choix et hypothèses effectués. Ils sont archivés par l'association pour assurer leur accessibilité et leur pérennité.
Il est particulièrement important, dans un contexte associatif où les bénévoles peuvent se succéder fréquemment, d'anticiper la continuité de la démarche. Cela passe par une passation de compétences rigoureuse à partir d'un livrable supplémentaire : un document de passation, qui consigne les choix effectués tout au long de la démarche (choix méthodologiques, décisions sur les actions, etc.).
⏳[WIP] Ce document de passation peut être structuré à partir d'un modèle préétabli (par exemple un formulaire), permettant une homogénéité dans les informations transmises. Les réflexions actuelles sur les outils Bilan Carbone® étudient la faisabilité d'extractions automatiques de ces informations, simplifiant ainsi la gestion du suivi des résultats, des renouvellements de bilan, et des passations d'informations.
La publication des résultats (anonyme ou non) est utile pour contribuer à la connaissance publique en comptabilité carbone, notamment au sein du secteur associatif.
⏳[WIP] Pour cela, en plus de l'OCCF, une initiative travaille actuellement à faciliter le partage et la mutualisation des résultats entre les associations utilisatrices de la méthode. Cela vise à fournir des retours d'expériences adaptés et représentatifs du secteur associatif.
L'évaluation de la démarche Bilan Carbone® par un tiers indépendant n'est pas forcément utile ou recommandée pour une association, mais elle est possible.
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