Pourquoi une démarche de transition bas carbone ?
Contexte, objectifs et enjeux de la transition bas carbone.
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Contexte, objectifs et enjeux de la transition bas carbone.
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2023 fut l'année la plus chaude jamais enregistrée. Avant elle, la période 2015-2022 concentrait les 8 années les plus chaudes jamais enregistrées. La barre d’un réchauffement moyen de plus de 2° a été symboliquement franchie sur une journée en 2023 (pour un réchauffement moyen estimé actuellement de + 1,2°). Année après année et record après record, le réchauffement climatique et ses conséquences se font toujours plus intenses : feu de forêts sans précédent au Canada, canicule record au Brésil et un ressenti dépassant les 55°C, inondations au Bangladesh touchant plusieurs millions de personnes. Ces conséquences ne se produisent d’ailleurs pas uniquement à l’étranger mais se manifestent de manière plus forte année après année en France. Le CGDD, dans une publication de 2020, mettait en avant que 6 Français sur 10 sont concernés par le risque climatique et que la fréquence annuelle des accidents dits « très graves » (au moins 10 morts et/ou plus de 30 millions d’euros (M€) de dégâts) a presque quadruplé ces deux dernières décennies par rapport aux quatre précédentes.
Le 6ème rapport d'évaluation (AR6) du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), approuvé par les 195 états membres de l'ONU, est la référence sur l'état des connaissances scientifiques sur le climat. Il confirme les conclusions des précédents rapports : l’influence humaine sur le climat est sans équivoque. Les années les plus chaudes que nous avons vécues jusqu’à présent seront parmi les plus fraîches d’ici une génération. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) passées ont engendré des changements profonds dans toutes les composantes du système climatique. La poursuite des émissions aggrave les impacts du changement climatique. De nombreux changements sont irréversibles sur des échelles de temps centennales à millénaires. Les choix et actions mis en œuvre au cours de la décennie en cours auront donc des répercussions aujourd’hui et pendant des milliers d’années. En l’absence de mesures d’atténuation et d’adaptation rapides, efficaces et équitables, le changement climatique menace de plus en plus les écosystèmes, la biodiversité, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être des générations actuelles et futures. Les solutions techniques, politiques ou sociétales existent déjà dans tous les secteurs et sont bien identifiées.
Afin de répondre à ce défi, l’Accord de Paris, rédigé lors de la 21ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP21 – CCNUCC), propose de maintenir « l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels ».
Le Green Deal européen vise la neutralité carbone à l'échelle européenne d'ici 2050. Pour rendre cet objectif juridiquement contraignant, la loi européenne sur le climat fixe un objectif de réduction nette des émissions de gaz à effet de serre d'au moins -55 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Enfin, ces objectifs cadres se déclinent à l'échelle de la France par le biais de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), qui vise également la neutralité carbone en 2050 (ce qui implique en France une division par 6 des émissions de gaz à effet de serre sur son territoire par rapport à 1990). Elle décline également des objectifs par période (les budgets carbone), par secteur d'activité, ainsi que des objectifs sur la réduction de l'empreinte carbone des français et sur l'augmentation des puits de carbone territoriaux. Elle s'actualise ponctuellement en fonction du degré d'atteinte des premiers budgets carbone.
« Nous avons déjà atteint 1,2 degré et cette tendance s’accentue », déclare le Secrétaire général de l’ONU dans son communiqué. « Le réchauffement s’étant accéléré au cours des dernières décennies. Chaque fraction de degré compte. Les concentrations de gaz à effet de serre atteignent des niveaux records. Les catastrophes météorologiques et climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquentes et intenses. »
António Guterres, 2021, Secrétaire général des Nations Unies.
Presque 10 ans après les Accords de Paris, l'action internationale se fait toujours attendre. Les émissions de GES mondiales n’ont toujours pas amorcé leur décroissance (et continuent même d’augmenter, toutefois à un rythme moins soutenu) alors que limiter le réchauffement à +2° supposerait une réduction des émissions de GES mondiales de 64 % d’ici 2050 et de 84 % pour limiter le réchauffement à +1.5°. Les politiques publiques actuelles au niveau mondial sont donc insuffisantes et conduiraient, sans renforcement, à un réchauffement planétaire estimé à +3,2° à l’horizon 2100. Autant dire un scénario catastrophe.
Les objectifs de réduction d’émissions de la France, bien qu’ambitieux dans leurs projections (i.e. objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 en approche inventaire), ont cependant tardé à produire leurs premiers effets. Toutefois, plus récemment, les émissions brutes françaises ont bien décrues. Ainsi, en 2023 une baisse de 4.8% par rapport à 2022 a été constatée, avec une diminution des émissions de GES dans tous les principaux secteurs permettant ainsi de respecter, en moyenne, les objectifs de la SNBC2 sur la période 2019-2023 (2ème budget carbone), hors puits de carbone. Ces dynamiques récentes de baisses des émissions sont donc encourageantes (l’empreinte carbone de la France décroit elle aussi progressivement depuis les années 2010) mais comme l'indique le Haut Conseil pour le Climat la décroissance des émissions brutes doit encore affirmer son caractère structurel.
✅ L’urgence de l’action pour réduire nos émissions de GES est donc toujours plus d’actualité et la nécessité de démarches de transition bas carbone (c'est à dire vers un modèle de société moins émissif) revêt maintenant un caractère vital.
Pour aller plus loin : Ces éléments d'introduction sont un indispensable prérequis dans une démarche Bilan Carbone®. Ils doivent être connus, compris et maîtrisés par les parties prenantes impliquées et seront abordés dans l'étape de Mobilisation. Ils sont plus amplement détaillés dans les ressources de sensibilisation et vulgarisation des enjeux.
Vous avez une question de compréhension ? Consultez la FAQ. La méthode est vivante et donc susceptible d'évoluer (précisions, compléments) : retrouvez le suivi des modifications ici.